L’agroécologie au service de la biodiversité : des leviers concrets
L’agroécologie agit sur plusieurs aspects pour renforcer la biodiversité. Voici quelques-unes des pratiques qui illustrent cette interaction vertueuse :
1. Les rotations et associations de cultures
Dans une agriculture conventionnelle, la monoculture est courante : une seule espèce cultivée sur de vastes superficies. Si cette pratique maximise la productivité à court terme, elle appauvrit le sol et réduit la biodiversité. En agroécologie, on mise sur la diversification grâce aux rotations culturales (alterner différentes cultures dans le temps) et aux cultures associées (cultiver plusieurs espèces sur une même parcelle).
- Les rotations permettent de réduire la prolifération des ravageurs et des maladies liées aux monocultures.
- Les associations, comme le trio maïs-haricot-courge issu des traditions amérindiennes, créent des interactions bénéfiques entre les plantes, optimisent l'utilisation des ressources et favorisent la biodiversité.
2. La réintroduction de haies et bandes fleuries
Les haies champêtres et bandes fleuries, qui avaient presque disparu dans les paysages agricoles modernes, font leur grand retour grâce à l’agroécologie. Ces éléments jouent un rôle crucial pour la biodiversité :
- Elles servent de refuge et de corridors pour de nombreuses espèces, comme les oiseaux, les insectes pollinisateurs ou encore les auxiliaires de culture (coccinelles, abeilles, hérissons).
- Elles augmentent la résilience des cultures en favorisant des interactions naturelles, comme la lutte biologique contre les insectes ravageurs.
- En France, selon l'INRAE, une haie d’un kilomètre peut abriter en moyenne 1 500 espèces !
3. Compost et engrais verts pour revitaliser les sols
Les sols jouent un rôle central dans la biodiversité terrestre : ils abritent jusqu’à 25 % de la vie sur notre planète. Or, les pratiques agricoles intensives les ont gravement appauvris. L’agroécologie, au contraire, valorise des techniques comme le compostage ou l’utilisation d’engrais verts (plantes cultivées pour être enfouies dans le sol).
- Ces pratiques enrichissent les sols en matières organiques et stimulent une faune variée, allant des vers de terre aux micro-organismes.
- Un sol vivant est essentiel : il améliore la fertilité des terres, réduit les besoins en intrants chimiques et régule le cycle de l’eau.
4. Agroforesterie : marier arbres et cultures
L’agroforesterie consiste à introduire des arbres au milieu des cultures ou des pâturages. Cette pratique, inspirée des systèmes traditionnels, multiplie les interactions bénéfiques :
- Les arbres fournissent un habitat à une multitude d’espèces (oiseaux, insectes, champignons) et favorisent leur dispersion.
- Ils améliorent la structure du sol grâce à leurs racines profondes.
- Ils contribuent à stocker du carbone, réduisant ainsi les impacts du changement climatique.
En France, les exploitations agroforestières montrent des rendements similaires à ceux des parcelles classiques, tout en offrant une biodiversité bien plus riche.