Couverture végétale : la clé pour préserver la richesse de nos sols

18 avril 2025

Qu’est-ce que la couverture végétale ?

Pour bien comprendre l’importance de la couverture végétale, définissons ce concept au cœur des systèmes agricoles durables. Une couverture végétale, parfois appelée "engrais vert", désigne toute plante qui recouvre temporairement ou en permanence le sol d’une parcelle agricole. Cela comprend les cultures intercalaires plantées entre les récoltes principales, mais aussi les haies, les prairies ou encore les adventices gérées intelligemment.

Contrairement aux sols nus exposés aux aléas climatiques et aux activités humaines, les sols couverts bénéficient d’une protection constante. Les plantes agissent comme un véritable bouclier, limitant les impacts négatifs et favorisant des interactions biologiques bénéfiques.

Protection contre l’érosion des sols

L’érosion constitue l’un des plus grands défis pour la durabilité agricole. Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), chaque année, ce sont 75 milliards de tonnes de sols qui disparaissent dans le monde à cause de l’activité humaine, surtout sous l’effet de l’érosion hydrique et éolienne (Source : FAO).

  • Les racines des plantes fixent les particules de sol, empêchant que celles-ci soient emportées par la pluie ou le vent.
  • Le feuillage des cultures couvre-sol amortit l’impact des gouttes de pluie, réduisant ainsi le ruissellement et l’effet de splash, responsable de la désagrégation du sol.
  • Sur les terrains pentus, une couverture végétale permanente peut réduire la perte de sol jusqu’à 80 %, selon certaines études agricoles (Source : INRA).

Un exemple frappant est celui des céréales ou légumineuses comme le trèfle ou le pois, souvent utilisées comme couvert d’hiver. Ces plantations, bien que non récoltées pour leur production, limitent drastiquement l’érosion tout en nourrissant biologiquement le sol.

Enrichir et préserver la matière organique du sol

Un sol est vivant : il regorge de bactéries, champignons, insectes et autres organismes invisibles qui le rendent fertile. La couverture végétale agit comme une "source d’énergie" pour cet écosystème souterrain. Comment ?

  • Les résidus végétaux, une fois décomposés, deviennent de l’humus qui améliore la structure du sol et sa capacité à retenir l’eau.
  • Certaines espèces, comme la moutarde ou la vesce, sont capables de fixer l’azote atmosphérique dans le sol grâce à leur association avec des bactéries symbiotiques. Cet azote alimente les futures cultures.

La richesse en matière organique favorise ainsi la fertilité naturelle des sols, limitant le recours aux engrais chimiques. Pour les agriculteurs, cela signifie une économie substantielle et une meilleure résilience face aux variations climatiques.

Une barrière naturelle contre l’évaporation et les fluctuations hydriques

Dans un contexte où le changement climatique modifie les cycles de l’eau, la gestion de l’humidité du sol est cruciale. La couverture végétale agit avec efficacité pour stabiliser les niveaux d’eau dans le sol :

  • Elle réduit l’évaporation de l'eau en limitant l’exposition directe du sol au soleil.
  • En cas de fortes pluies, elle améliore l’infiltration de l’eau, prévenant ainsi les inondations et les ruissellements abondants.
  • Certains couverts, comme les graminées, possèdent des systèmes racinaires profonds qui aident à stocker l’eau dans les couches inférieures du sol.

Résultat ? Les sols deviennent de véritables éponges, capables d’absorber l’eau pendant les périodes humides pour mieux résister aux épisodes de sécheresse. Un atout indispensable, notamment dans les régions plus touchées par le réchauffement climatique.

Favoriser la biodiversité et lutter contre les ravageurs

Une couverture végétale, bien choisie et installée, crée un habitat idéal pour la faune et la flore. Ces écosystèmes regorgent de micro-organismes, d’insectes utiles et, parfois, de prédateurs naturels des ravageurs des cultures principales. Voici comment elle peut contribuer à une régulation naturelle des nuisibles :

  • Les insectes pollinisateurs, comme les abeilles ou les papillons, sont attirés par la diversité végétale des couverts.
  • Les ennemis naturels des ravageurs (coccinelles ou carabes, par exemple) profitent des abris et des ressources alimentaires qu’offrent ces écosystèmes.
  • Certaines plantes de couverture dégagent des composés chimiques naturels, qui repoussent les parasites. C’est le cas, par exemple, de la phacélie.

De plus, il a été prouvé que la biodiversité réduisait la propagation des maladies du sol. Les monocultures exposent les plantes à des pathogènes spécifiques, tandis qu’une combinaison de différentes espèces réduit ce risque.

Quels défis pour l’adoption de la couverture végétale ?

Malgré ses nombreux avantages, le choix et la mise en œuvre d’une couverture végétale peuvent relever de l’expertise. Les défis incluent :

  1. Le coût initial : bien que rentable sur le long terme, acheter les semences et préparer le sol constitue un investissement initial non négligeable.
  2. Le choix des espèces : chaque plante de couverture répond à des besoins spécifiques. Par exemple, la féverole est idéale pour l’azote, tandis que le sorgho agit comme un excellent brise-vent. Choisir les bonnes variétés pour son terroir est essentiel.
  3. Les efforts d’entretien : certaines espèces nécessitent une gestion attentive pour éviter qu’elles ne deviennent des adventices gênantes.

Pour aider les agriculteurs dans cette démarche, il existe aujourd’hui des outils comme les modélisations des couverts végétaux ou les conseils des chambres d’agriculture (Source : Terres Innovantes).

Vers un sol vivant et résilient

La couverture végétale transforme nos sols en alliés puissants pour lutter contre les changements environnementaux et préserver nos ressources agricoles. Non seulement elle protège de manière tangible contre l’érosion et l’épuisement des terres, mais elle favorise aussi la biodiversité, améliore la fertilité et prépare les terres à absorber les défis climatiques.

Alors, que vous soyez agriculteur désireux de reconvertir vos pratiques ou simplement curieux de la révolution verte en cours, la couverture végétale est une invitation à repenser nos sols. Face à l’urgence écologique, chaque mètre carré de sol protégé compte.

Et vous, quelle est votre expérience avec les couverts végétaux ? Si vous avez des anecdotes ou des techniques spécifiques, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires ! Ensemble, construisons l’agriculture de demain.

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